Extracts from the Captain's notes
Voici une très courte nouvelle de Mary Soon Lee : un space-opera de l'âge de l'exploration spatiale, parue dans le numéro de juillet/Août 2018 de la revue Analog.
Résumé :
Une expédition vers Saturne, c'est long. Surtout vers la fin. Surtout lorsque l'on en est le Capitaine. Surtout lorsque l'équipage compte cinq personnes. Et surtout lorsque les quatre autres sont en couple...
Dans les années 40 et 50, la SF imaginait des vaisseaux spatiaux propres et accueillants. Depuis, à la force des témoignages des cosmonautes, on se rend compte qu'un vaisseau spatial n'est sans doute pas beaucoup moins sale qu'une décharge à ciel ouvert. Le corps humain, privé de toilette quotidienne, se met à sentir. Les ongles ont une propriété intéressante, celle de pousser, tout comme les cheveux. Si l'on peut tolérer ces désagréments sur soi-même, ils deviennent intolérables dès lors qu'ils proviennent de l'autre - notre propre crasse étant, c'est bien connu, toujours plus propre que celle du voisin.
Et à bord d'un vaisseau en partance pour Saturne, soit donc pour un voyage de soixante mois (rien que pour l'aller), il devient vite évident que l'enfer, c'est les autres. Les primates que sont les êtres humains sont-ils donc faits pour une mission où il n'y a pas de chats, où chaque verre de café consommé réduit un peu plus le stock limité de précieux grains et où l'air pue tant qu'il est préférable d'aller dormir dans une serre hydroponique ? Sans doute, oui... dès lors qu'ils sont capables d'apprécier la vue au terme du voyage !
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