Welcome to the arboretum, little robot

Ce texte est issu lui aussi d'Analog Science Fiction and Fact  (numéro de Juillet/Août 2018) et il est signé de Mary E. Lowd.

Résumé : 

GY-30 est un simple robot manutentionnaire aux ordres de Chirri, sa propriétaire félinoïde. Un jour, le voici qui entre par erreur dans un arboretum extraterrestre qui submerge tous ses capteurs de données inconnues. Que va-t-il y trouver, sinon la perspective de capacités nouvelles ?

Un futur mal défini mais sans nul doute lointain, où l'espèce humaine s'est diversifiée, ou bien s'est insérée dans une communauté de civilisations extraterrestres, et où la robotique donne lieu à des machines intelligentes mais pas encore sentientes... ou en tout cas pas tout à fait. Qu'est-ce qui manque au cerveau artificiel pour abriter une conscience ? Pour l'auteure de cette nouvelle, il s'agit d'une sensibilité au beau. L'arboretum joue ici pour GY-30 le rôle de sortie de la caverne métaphorique : l'information s'y fait si abondante que la variété de déductions possibles entraîne une élévation du niveau de conscience chez la machine. La découverte du beau entraîne celle de l'empathie, alors même que la machine est incapable a priori de sensations : en une fraction de seconde, une intelligence autonome et consciente d'elle-même est venue au monde.

C'est donc un texte qui, bien que court, propose une voie originale vers l'élévation de la machine à la conscience - élévation originale car positive, et originale aussi car intelligible. Avec bienveillance, l'intelligence organique s'apprête à guider l'artificielle sur cette route faite d'essais et d'erreurs : il est rare qu'en SF non-asimovienne le robot soit aussi sympathique, bravo !