A surprise beginning

Gregory Benford n'est pas un inconnu sur ce blog : il a déjà été question de lui lorsque j'avais chroniqué certains romans de son cycle du Centre galactique il y a quelques années... Le voici au sommaire du numéro de Septembre/Octobre 2018 de la revue Analog, avec une nouvelle que je classe illico presto sous l'étiquette solarpunk !
Résumé :
En 2017, peu de choses paraissent aussi banales que de prendre l'avion et de débarquer dans un aéroport d'allure impersonnelle - sauf quand on découvre à l'atterrissage que l'on est arrivé au bon endroit mais en réalité... en 2037 ! Le narrateur apprend ainsi que par quelque bizarrerie quantique son avion a voyagé de vingt ans vers le futur, lui laissant l'opportunité de découvrir un monde pas trop différent du sien à première vue - mais où quelques changements d'importance méritent bel et bien d'être qualifiés de civilisationnels...
Le futur est une terre inconnue. En 2017, notre futur est barré par le triple goulot d'étranglement des crises écologique, économique et politique - et il nous paraît bien sombre. Le rôle de la SF n'est-il pas de donner à voir qu'au-delà de la nuit le jour se lève toujours ? Il n'est pas surprenant que ce soit Gregory Benford qui ait décidé de relever ce défi en montrant qu'à notre époque de problèmes sans solution peut succéder une époque où les problèmes commencent à trouver leurs solutions. Le réchauffement climatique est toujours d'actualité en 2037 - mais de premières expériences d'ingénierie géologique ont donné d'excellents résultats et de toute façon, le moteur électrique est devenu incontournable y compris à bord des hélicoptères. La biologie et l'informatique ont fait un pas l'une vers l'autre - et le téléphone portable est désormais interne, en attendant d'être implanté... Pour la première fois depuis plusieurs décennies, l'espèce humaine est à nouveau portée à l'optimisme et la conquête spatiale redevient à la mode. Même l'éloignement du narrateur à son frère jumeau n'a pas eu de conséquences trop fâcheuses : un traitement de longévité permet à présent aux octogénaires de garder l'apparence de leurs soixante ans !

Autant dire que ce monde est celui que j'espère pouvoir connaître en 2037 : un monde où la science, à force de tenir ses promesses, redevient un agent de progrès au quotidien et se fait dispensatrice de bienfaits. Tel est le XXIème siècle que l'on aurait voulu connaître il y a vingt ans. Tel est celui que, d'après Gregory Benford, nous pouvons connaître dans vingt ans, afin que les décennies ratées soient pour de bon nulles et non avenues... Bravo !

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