Übel Blatt tome 9
Encore et toujours une rétro-chronique d'Übel Blatt avec ce tome 9 : je préciserai ici que cette couverture n'est pas celle du volume que j'ai en ma possession. Pour des raisons qui me sont inconnues, quelqu'un a décidé de remplacer sa première couverture - où l'on voit Köinzell et Ikfes en plein duel, un sujet qui serait repris sur la couverture du tome 10 - par celle-ci, qui évoque plutôt l'un des passages que l'on pourra y lire...
Résumé :
Glenn est mort, et Köinzell s'est à peine échappé que l'Empire commence à basculer dans la confusion. Pour les chevaliers de l'ordre des sept lances, la mort de leur suzerain est inconcevable, tout comme elle semble l'être pour Ischüdien, celui des Sept Héros qui était son ami le plus proche... L'Empereur lui-même n'est-il pas effondré ? Quelques-uns voient pourtant cette mort comme une opportunité : Ikfes, toujours plus déterminé à éliminer Köinzell, offre ses services au Marquis Lebellond et celui-ci - qui avait toujours considéré Glenn comme un obstacle sur sa route vers le pouvoir absolu - assume désormais la tâche redoutable de la chasse au "rebelle tueur de héros". Les intérêts de chacun - Köinzell, Elsaria et Lebellond - vont converger sur Jebr, une terre qui avant d'être le fief de Glenn fut agitée par un cycle de guerres civiles dont les racines plongent dans l'épopée des quatorze, ceux qui allaient se séparer en trois, sept et quatre...
Le précédent volume dynamitait dans sa scène finale tout le schéma que l'on commençait à percevoir au fil de la série : alors que Glenn semblait être le "boss final" de la quête vengeresse, il gît désormais tué par son ennemi le plus féroce. Avec sa chute, c'est l'ordre impérial des "Sept Héros" qui est ébranlé, propulsant tout l'Empire au bord du chaos : la population est ravagée par la perte d'une figure héroïque dont la légende était plus qu'appréciée, l'Empereur est vieilli avant l'heure et les chevaliers de l'ordre des sept lances, fidèles parmi les fidèles de Glenn, semblent incertains quant à la route à suivre. La nature a horreur du vide : Lebellond s'affirme aussitôt comme le leader informel des survivants parmi les "Sept Héros" - mais son pouvoir est d'ores et déjà contesté, sa personnalité vulgaire n'attirant pas le même genre de fidélité que celle de Glenn. Et de ce fait, ce qu'il se préfigure n'est rien de moins qu'une guerre civile : première conséquence inattendue de la vengeance poursuivie par Köinzell.
Avec un nouveau cycle, Übel Blatt adopte une dimension d'ordre supérieur : si les premiers volumes faisaient la part belle à la vengeance de Köinzell et à sa réalisation - trois Héros tués en neuf tomes - il faut désormais trouver une motivation nouvelle au lecteur. D'abord parce que les proies se font plus rares, plus méfiantes, et aussi plus dangereuses - si bien que les scènes de la chasse de Köinzell devront être préparées avec un soin méticuleux, et ne pourront de ce fait plus suffire à maintenir l'intérêt de la série. Et ensuite parce que le contexte politique de cet Empire mérite bien d'être éclairci. L'auteur semble avoir pris en compte ces nécessités en offrant un volume plus contemplatif, où les personnages tentent à leur façon d'assumer les conséquences de la disparition de Glenn, et où - toujours sur sa route vers la vengeance - Köinzell va se découvrir une véritable "quête secondaire" au cœur même du fief de l'ennemi qu'il détestait le plus. Le moment est venu pour donner plus d'éclaircissements sur les relations qu'Ascheriit entretenait avec ses compagnons, avant que certains d'entre eux ne le trahissent : le moment est venu donc pour l'auteur de montrer le semi-elfe aux prises avec des souvenirs que son corps est trop jeune pour avoir vécus. On s'en doutait un peu, mais Übel Blatt n'est pas qu'une tragédie individuelle : c'est aussi une tragédie collective, et l'un de ses actes est sur le point de se jouer...
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