Zombillenium tome 4

Cela faisait un bail qu'Arthur de Pins n'était pas revenu à Zombillénium : cette série fantastique penchant vers l'horreur voire par moments le gore distille à son lecteur l'histoire d'un parc d'attractions pas comme les autres, où les monstres sont de vrais monstres, dont le ticket d'entrée rend le propriétaire (un archidémon) maître de l'âme du visiteur, et qui est l'endroit où la belle sorcière Gretchen et le tout neuf démon Aurélien se sont rencontrés pour le meilleur ou pour le pire... Je n'avais pas chroniqué le tome 3 au moment de sa sortie et, à la lecture de celui-ci, je pense qu'une rétro-chronique va s'imposer !
Résumé : 
A l'assemblée des archidémons, Béhémoth plastronne : jamais Zombillénium n'a aussi bien marché, le chiffre d'affaires du parc est impressionnant et après sa visite, pas moins de dix mille âmes par an lui sont acquises pour de bon. L'archidémon du jeu a l'intention de se défaire de sa propriété, au moment même où l'ancien patron de l'établissement cherche à faire s'en évader autant de monstres qu'il lui est possible : face à Gretchen et Aurélien, Béhémoth peut compter sur l'aide du vampire Jaggar qu'il a placé à la tête de Zombillénium... ainsi que sur Charlotte, une sorcière qui parvient à envoûter Aurélien. Y a-t-il encore un moyen, pour Gretchen et ses amis, d'infiltrer le parc et d'en expulser Jaggar et Béhémoth ? Et si oui, à quel prix ?
Le dernier épisode montrait les sympathiques héros du parc en fâcheuse posture face à un liquidateur, le vampire albinos prénommé Jaggar. Comme les héros d'un roman du Cycle de la Laverie de Charles Stross, il s'agit à présent pour eux de maintenir les apparences de la vie normale tout en préparant une contre-attaque. Tout comme chez Stross, l'ennemi est une entité d'ordre supérieur plus intelligente et plus puissante que les simples êtres humains qui sont embauchés par le parc une fois changés en monstres : il est nécessaire, pour obtenir un avantage face à pareil adversaire, d'en recourir à la ruse et à la dissimulation.

Ici, Béhémoth et ses sbires ont encore et toujours l'avantage : Gretchen est surpassée pour la première fois de la série, Aurélien est soumis aux pouvoirs de la nouvelle arrivante et Jaggar semble toujours maître du jeu avec à chaque fois un coup d'avance... Peu de progrès sont donc faits par les personnages principaux de l'histoire, et on peut regretter qu'après cinq ans d'attente cet album n'apporte que si peu d'éléments concrets : il est vrai que l'intrigue de ce tome 4 se conclut de façon si abrupte que le lecteur imagine qu'un cinquième album ne pourra qu'apporter les réponses tant attendues, mais cela n'empêche pas cette livraison de frustrer son lecteur de ce côté-là.

Le dessin d'Arthur de Pins est comme toujours précis, froid et pourtant expressif : un cocktail inhabituel en BD franco-belge, qui rend les albums de Zombillénium identifiables au premier coup d’œil. On aime ou on n'aime pas, bien sûr, mais ce dessin est indissociable de l'intrigue : richesse de détails y compris dans les cases les plus grandes, profondeur des scènes représentées... l'histoire ne marcherait pas sans ce dessin si original, et c'est en fin de compte le trait qui réconcilie le lecteur avec cet album à l'histoire trop vite interrompue... A suivre !

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