Übel Blatt tome 20

A nouveau une chronique de la série manga Übel Blatt : celle-ci était en souffrance depuis un peu plus d'un an !

Résumé : 

Les troupes impériales conduites par Köinzell ont bousculé l'armée de Glenn. Alors que le semi-elfe prépare l'assaut qui le conduira au plus près de son ennemi, de vieux amis se manifestent... ainsi que des alliés inattendus : Barant, l'un des derniers survivants parmi les fils de Lebellond, vient prêter main-forte à Köinzell et à l'Empire. Le problème que pose Glenn reste pourtant insoluble en apparence : est-il devenu immortel grâce à la magie de Wischtech ? Le plan désespéré de Köinzell consiste à l'attaquer avec des épées en pierre elfique, une ressource des plus rares et des plus difficiles à obtenir comme à forger... Mais aura-t-il le temps de l'accomplir alors que pour Glenn, le moment semble venu d'abattre la grande barrière qui sépare l'Empire de Wischtech - et donc de répandre un chaos sans précédent ?

Batailles dantesques, duels de personnages majeurs voire capitaux, rassemblement de personnages apparus beaucoup plus tôt dans la série : cela sent la fin pour Übel Blatt. De nombreux personnages réapparaissent pour tirer leur révérence, d'une façon ou d'une autre, et le jeu de massacre s'illustre par exemple avec le sort fait à l'increvable et dégueulasse Rasheb, plus escroc qu'archevêque, lequel fera une nouvelle - et cette fois-ci sans nul doute ultime - apparition après avoir une fois de trop misé sur le mauvais cheval. Amis et alliés de rencontre viendront aussi assumer leur part du boulot : le tout se passera dans une ambiance de fin du monde avec force combats, monstres et atrocités, qui n'est pas tant celle de la bataille de la Morannon que celle de la Guerre de la Grande Colère dans le legendarium de Tolkien...

Commence à s'installer de ce fait une diffuse impression de "too much" : Glenn est le "boss final" de la quête vengeresse de Köinzell/Ascheriit, et il a déjà fait la preuve de sa capacité de nuisance. Pourquoi donc en rajouter ? Face à Glenn, la petite équipe qui accompagne Köinzell va suivre une "quête secondaire" supplémentaire : il s'agit de produire des armes susceptibles d'éliminer des êtres que la magie noire a rendus immortels. C'est pour l'auteur une occasion d'introduire un nouveau personnage élémentaire - le "roi du ciel" - qui n'apporte pourtant pas de réelle dimension supplémentaire à l'histoire : les informations qu'il offre à Köinzell auraient pu être apportées par l'autre créature élémentaire entrevue dans le tome 10. On ne comprend donc pas très bien l'intérêt d'introduire ce personnage à ce niveau du développement de la série.

De ce fait, ce volume laisse une impression décevante : on a par moments l'impression que l'auteur tire à la page, ne parvenant pas à se décider entre l'option d'assumer un nouveau tome popcorn - choix de facilité à ce stade - et l'option de laisser souffler son lecteur avec un tome contemplatif. Etorouji Shiono avait eu l'occasion par le passé de faire pareil choix en toute pertinence : on regrette ici de le sentir hésiter car il rend un bien mauvais service à son oeuvre. On peut comprendre qu'il soit difficile de conclure et plus facile de prolonger l'histoire encore un peu : Übel Blatt mérite pourtant mieux que ce volume inférieur aux autres. Il reste à espérer que le prochain relèvera la barre...