X-Men : Dark Phoenix
Je n'ai pas (encore ?) chroniqué le troisième volet de la nouvelle saga X-Men au cinéma : l'histoire du mutant Apocalypse et de sa vendetta contre les simples êtres humains ne m'avait pas tout à fait convaincu de son intérêt. La sortie du quatrième volet de la saga m'a toutefois conduit en salle... et celui-ci, j'ai eu envie de le chroniquer au contraire du précédent !
Résumé :
Jean Grey est une mutante. Elle dispose de puissants pouvoirs de télékinésie et de télépathie qui font d'elle une des plus puissantes des X-Men. Elle est toutefois réservée pour ne pas dire timide : son entrée dans l'école du professeur Xavier ne s'est pas faite dans les meilleures conditions... Quelques années après la bataille contre Apocalypse, elle suit Raven sans discuter quand celle-ci l'emmène dans l'espace pour secourir une navette spatiale en difficulté : un accident cosmique va changer Jean à tout jamais. Investie d'une force venue de l'autre bout de l'univers, la voici devenue Phoenix et à présent meilleure télépathe que le professeur... ce qui lui permettra de découvrir qu'il lui a dissimulé certains de ses souvenirs. Au moment où d'inquiétants extraterrestres veulent récolter la force de Phoenix et s'en servir pour s'emparer de la Terre, l'équipe des X-Men pourra-t-elle survivre aux mensonges du professeur X ?
Années 60, 70, 80 puis 90 pour la présente itération : la saga X-Men explore quarante années d'Histoire contemporaine. Depuis les atrocités nazies jusqu'aux premières années de l'après-guerre froide, le récit super-héroïque se glisse et s'infiltre dans les inquiétudes propres à chaque époque. En 1992 - l'année où se déroule ce film - l'Union Soviétique a déposé les armes et les Etats-Unis peuvent s'afficher comme les vainqueurs de la guerre froide. L'époque n'est pourtant pas à la tranquillité : l'ennemi avait un visage et soudain il n'en a plus - mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a plus d'ennemi, comme le montre la chute des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001. Il est intéressant de constater que les principaux antagonistes, ici, ne sont pas des mutants ou même des non-mutants mais bel et bien des extraterrestres capables - grâce à leurs capacités de métamorphes - de s'infiltrer au sein des sociétés humaines sans être repérés... Face à cette menace d'un nouveau genre, les X-Men vont être pris au dépourvu. La vieille garde - celle de la première équipe - est en train de tirer sa révérence : Magneto, qui voulait conquérir les droits des mutants par la force, a choisi l'exil au sein d'une communauté insulaire ; Raven a repris sa place au sein des X-Men où elle n'hésite pas à critiquer le professeur X mais sans oser renverser la table pour autant ; le professeur lui-même semble s'intéresse plus aux résultats que son équipe obtient - porteurs en termes de relations publiques - qu'aux mutants qui la constituent... Les super-héros sont donc amers à un degré ou à un autre et en tout cas fatigués.
Jean Grey / Phoenix fait partie de la jeune garde : pour elle, les X-Men historiques sont un modèle d'intégration réussie à une société humaine méfiante. Elle est peu sûre d'elle-même et se satisfait d'être en retrait du groupe... et dessine en fait un personnage fragile sur lequel tombe une responsabilité immense. Le titre du film en dit presque trop : cette histoire sera celle d'une chute et d'une rédemption. La menace va nécessiter une coopération entre les X-Men et d'autres mutants quitte à mettre de côté leurs vieilles rancœurs et les vendettas du moment... car dysfonctionnels, ces mutants le sont presque autant que les êtres humains : leurs pouvoirs ne les mettent pas à l'abri de l'hybris et de la tentation de la violence. Le schéma n'est donc en réalité pas renouvelé par rapport aux précédents épisodes : danger nouveau, coopération forcée entre mutants aux aspirations antagonistes, résolution et séparation. L'irruption d'un danger de nature transcendante - cette force infinie qui vient habiter Jean Grey - n'est pas de nature à faire de cette histoire un morceau tout à fait nouveau et assez vite le film se résume à un tunnel d'action, de bruit et de combats. La chorégraphie rend ces derniers assez beaux à regarder - c'est la moindre des choses - mais le principal intérêt de l'ensemble n'en reste pas moins sa dernière image où l'on découvre un professeur X et un Magneto peut-être enfin réconciliés jouant aux échecs à la table d'un café parisien... comme si les personnages désiraient signaler leur envie de sortir de l'histoire !
Y a-t-il un avenir pour la saga X-Men ? Sans nul doute, même s'il convient d'espérer qu'il ne se résume pas à une n-ième suite ou à un nouveau reboot !
Commentaires
(et le cliché parisien à la fin du film, j'étais écroulée de rire sur mon siège xD)
Le café parisien à la fin, c'était un peu too much à la réflexion. Il n'y a pas de cafés dans des rues pas trop moches ailleurs qu'à Paris ?