La mécanique du Centaure
Il manque à mon blog une étiquette "déterrage de pile" : ce livre mériterait en tout cas que je la lui associe car il est dans mon étagère depuis sans doute quinze ans...
Résumé :
John Truck est un minable : capitaine d'un vaisseau spatial miteux, il a des fréquentations tout aussi discutables que lui. Descendant par sa mère d'un peuple extraterrestre humanoïde exterminé suite à un conflit avec la Terre, il découvre un beau matin être le seul à même d'activer une machine jadis construite par les Centauriens que les deux super-Etats humains estiment être une arme de destruction massive. C'est assez pour jeter à ses trousses tout ce que le Gouvernement Mondial Israélien et l'Union des Républiques Socialistes Arabes comptent de barbouzes. Pourchassé aussi par les assiduités d'une secte religieuse, trouvera-t-il un moyen de reprendre le fil de sa vie paisible ?
La chronique aura un mérite que le livre n'a pas : elle sera très rapide à lire.
Cette lecture est l'un de mes rares abandons. A tort ou à raison, j'estime qu'il convient de donner sa chance à un livre jusqu'au bout dans la plupart des cas : d'abord parce que, parfois, un livre prend en effet du temps pour démarrer... mais aussi parce que le travail de l'auteur me semble mériter une certaine considération même s'il n'est pas toujours tout à fait au niveau espéré. La mécanique du Centaure cumule un certain nombre de défauts : c'est en effet lent à démarrer (si tant est que cela démarre un jour), le personnage minable qui ne comprend rien à ce qui lui arrive n'est pas drôle (n'est pas John Difool qui veut) et les personnages secondaires sont presque sans intérêt. L'univers lui-même de ce petit bouquin ne passionne pas, malgré quelques bonnes idées - cette secte par exemple dont les missionnaires se promènent avec des hublots greffés dans leur tube digestif ! L'ensemble cherche sa propre esthétique, hésitant sans cesse entre le trash, le déglingos, l'humour pas drôle et des interrogations d'ordre géopolitique déjà faisandées en 1975 (date à laquelle fut publié ce roman).
En voulant être méchant, je dirais que ce texte a été pondu afin de faire de l’œil à la génération no future : on reconnaîtra peut-être à son auteur un mérite, celui d'avoir senti le sens du vent (son livre est antérieur de deux ans au God save the Queen des Sex Pistols), mais de l'avoir capté aussi bien qu'une manche à air trouée sur les flancs ; on se rappellera enfin que si punk ain't dead, c'est surtout parce que it's been sold off et qu'il est temps de passer son chemin plus de quarante ans après...
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