Neurostar
Seconde nouvelle de l'Anthologie officielle des Utopiales 2019, Neurostar est signée par Jacques Barbéri.
Résumé :
Neurostar : une société spécialisée dans des services peu ordinaires et donc hors de prix... à savoir, la vente de perversions virtuelles plus vraies qu'un souvenir. En cette ère future, les êtres humains tendent vers des formes post-humaines diverses et peut-être même rivales : si certains ne font confiance qu'aux implants électroniques, d'autres tentent une symbiose étroite avec des animaux augmentés voire même se reposent sur leurs talents psi. Jessica Lessing, empathe dévouée à la cause animale, fait partie de cette catégorie-là - aussi, quand l'un de ses ex qu'elle déteste lui demande son aide pour fournir à un client de Neurostar un souvenir venu du cerveau d'un grand félin, elle va saisir l'occasion de faire d'une seule pierre plusieurs coups...
Ce futur que l'auteur décrit ici me semble bien peu attrayant : extinction accélérée des espèces - hormis l'humaine, bien sûr - et caractère commercialisable de tout bien ou service, des organes animaux jusqu'aux souvenirs. Il semble que le rêve de la colonisation du système solaire n'ait pas été tout à fait oublié - on apprend au détour de la conclusion qu'il existe des colonies pénitentiaires dans la ceinture d'astéroïdes - mais, plus que jamais, l'espèce humaine a fait le choix d'achever sa séquence évolutive sur la Terre qu'elle est en train de terminer de mettre en ruines.
Dans cet univers baroque mais pourtant cruel, il semble que tous les coups soient permis pour qu'un peu de justice puisse exister au profit des êtres les plus faibles, à savoir les derniers animaux libres : les lois humaines sont faites pour l'être humain - et celui-ci sait en jouer à son intérêt, puisqu'il est bien connu que tout bien ou service interdit à la vente possède malgré tout son prix. La post-humanité prend ici des atours bien amers, même si le personnage de Jessica vient adoucir la médiocrité ambiante en agissant un peu comme un ange cruel.
Sombre mais pas tout à fait pessimiste, cette nouvelle se révèle difficile à suivre : en termes de clarté (au moins) et sur un sujet connexe je lui préfère L'éthologie du Tigre de Thomas Day...
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