The Promised Neverland tome 3

J'ai poursuivi ma lecture du manga dystopique The Promised Neverland, dont voici ma chronique du tome 3.
Résumé : 
Alors qu'Emma et ses amis planifient l'évasion, Gilda et Don s'apprêtent à explorer la pièce secrète où "maman" Isabella se retire à intervalles réguliers. Si Emma et Norman savent que Ray est la taupe dont ils avaient soupçonné l'existence, ils pensent pouvoir lui faire confiance car il est dans son intérêt de s'échapper lui aussi de l'orphelinat. Quant à Don et Gilda, ils vont découvrir que leurs alliés ne leur ont laissé l'accès qu'à une vérité parcellaire. Dans cet orphelinat qui n'en est pas un, beaucoup trop de secrets obscurcissent la route vers un avenir incertain - et certains sont ceux que "soeur" Krone, l'ambitieuse rivale d'Isabella, est prête à échanger en contrepartie d'un appui dans son propre complot. Emma et ceux qui fomentent l'évasion pourront-ils lui faire confiance ? Et si "maman" avait encore un coup d'avance ?
Dans ma précédente chronique, je disais que certaines vérités sont parfois trop atroces pour être dévoilées toutes nues d'emblée : Don et Gilda, recrues du trio formé autour d'Emma, restaient encore dans l'ignorance précise du destin des enfants sortis de l'orphelinat. Les quelques indices dévoilés par la fouille de la cache leur suffisent à déduire que leur destin est beaucoup plus sinistre qu'ils ne l'avaient imaginé au départ : comme il est bien connu qu'il existe une relation de proportionnalité inverse entre la durée de vie d'un secret d'une part et le nombre de personnes le connaissant d'autre part, il est facile d'imaginer que bientôt les enfants vont être contraints à l'action ouverte - et de fait, les adultes se mettent à jouer cartes sur table. La cruelle Krone le fait la première - trop tôt, sans doute - alors que l'onctueuse Isabella ne le fait qu'à l'ultime seconde, et afin de renverser la table : dans les deux cas, il s'agit de préparer le changement de nature des péripéties à venir.

L'orphelinat Grace Field House - comme les autres institutions organisées sur son modèle - sélectionne de la "marchandise humaine" sur des critères de qualité physique et intellectuelle. Le lecteur herbertien, ce que je suis, saura en déduire que pareil système finit à terme par susciter sa propre opposition interne : les maîtres de l'orphelinat, quels qu'ils soient, ont prévu cette issue et ce n'est sans doute pas un hasard si celles que l'on place à la tête de ces funestes institutions sont choisies parmi les plus brillantes "marchandises". C'est ici qu'Isabella se révèle comme une ennemie plus redoutable que l'inquiétante Krone elle-même : celle-ci, en évoquant son propre passé, montre au lecteur comment sa rivale en est arrivée à la position qu'elle occupe ; le fait qu'elle finisse par échouer malgré tout son talent met en lumière tout le danger que constitue la directrice en titre.

Le schéma de The Promised Neverland se met donc en place d'une façon inattendue. J'aurais eu tort, je crois, de m'en tenir au premier volume et je suis curieux désormais de découvrir la suite...

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