The Promised Neverland tome 8

Encore et toujours The Promised Neverland : le volume précédent ouvrait un nouveau cycle, toujours plus en avant dans le cauchemar, et la question se posait de savoir jusqu'où les personnages allaient devoir aller pour en sortir...

Résumé : 

L'inconnu a choisi un itinéraire dangereux pour l'exploration voulue par Emma et Ray : les voici tous deux aux prises avec une meute affamée de démons sauvages. Pour l'inconnu de l'abri, l'opération ne peut qu'être gagnante : ou bien ses deux associés administrent la preuve de leurs qualités... ou bien il est débarrassé d'eux ! Emma et Ray parviennent pourtant à identifier le point faible des créatures qui contrôlent ce monde : il suffit de détruire leur œil central pour les tuer. Cette prouesse leur vaudra-t-elle d'être enfin reconnus comme des pairs par leur si étrange allié ? Mais surtout... sera-t-elle suffisante pour déjouer les pièges qui les attendent à leur arrivée au point signalé par l'énigmatique William Minerva ?

Les épisodes précédents avaient mis les évadés de Grace Field House à l'abri. Toutefois, les réserves qu'ils avaient trouvées sur place n'étaient pas susceptibles de durer pour toujours... et les deux leaders que sont Emma et Ray savaient d'ores et déjà que la quête allait devoir continuer. Laissant en arrière leurs camarades plus fragiles et moins aptes, ils avaient décidé d'entreprendre une dangereuse mission de reconnaissance en tordant un peu le poignet à l'adulte cynique et désabusé qu'ils avaient trouvé dans l'abri. Le schéma de ce nouveau cycle n'est donc une répétition de celui du précédent qu'en apparence : l'urgence n'est plus la même, et pour les enfants en cavale il faut maintenant trouver une issue au monde piégé où ils ne sont que de la marchandise. Le choix narratif qui consiste à isoler une bonne partie du petit groupe à l'abri permet aux auteurs de redonner toute leur importance à Emma et à Ray, en les faisant interagir avec le mystérieux inconnu - qui refuse de donner son propre nom - ainsi qu'en les confrontant à de nouveaux dangers.

Les démons sauvages qui rôdent ne sont en effet pas les plus graves soucis qui pèsent sur leurs destins : la biosphère hostile de ce monde est déjà connue, en partie, et il faut maintenant découvrir de nouveaux raffinements dans l'horreur que ses maîtres font peser sur sa population humaine. Les "démons" de The Promised Neverland sont en réalité des prédateurs expulsés du monde humain suite à un pacte... et si la plupart d'entre eux se satisfait de la "marchandise" des élevages dont tous ne sont pas aussi plaisants que l'orphelinat de Grace Field House, quelques-uns forment une sorte d'élite fortunée capable de s'offrir le plaisir de la chasse et de la capture. C'est ainsi que le point repéré par William Minerva se trouve au beau milieu d'une chasse gardée, où se terrent quelques proies en attendant l'arrivée des propriétaires de l'endroit. Quand la proie est assez dangereuse pour menacer le prédateur, la chasse n'est plus envisageable et c'est pourquoi le plaisir de celle-ci ne peut avoir libre cours que dans des conditions très contrôlées : "Goldy Pond" est donc le siège d'un atroce et régulier jeu de massacre...

Le destin d'Emma est mis en question au terme de ce volume - mais son intérêt premier c'est de montrer que la société des démons n'est pas univoque : certains d'entre eux agissent hors du cadre de leurs propres lois... ce qui donne à penser que, peut-être, l'évasion définitive pourrait avoir lieu en dehors des indices laissés par William Minerva. Encore une fois, cette livraison confirme tout l'intérêt de la série... bravo !