La Piste des oiseaux
La seconde nouvelle de l'Anthologie des Utopiales 2020 est signée Morgan of Glencoe.
Résumé :
Les Wings : une bande d'enfants et d'adolescents de rencontre, dirigés par Crow. Dans leur monde en ruines, la survie n'est pas facile - mais les Wings savent lire, grâce à Crow et à ses livres si précieux. Sparrow n'est ni la plus jeune ni la plus âgée : si elle sait à quel point la vie est dure, il lui reste encore à comprendre le vrai sens de l'enseignement de Crow...
L'opposition entre nomades et sédentaires est vieille comme l'invention de l'agriculture. Le nomade est libre et vit "du pays", vendant ses compétences au fil de ses pérégrinations ; le sédentaire est attaché à une terre et se méfie du nomade, qu'il suspecte d'être voleur ou de cacher des secrets. Les Wings, en nomades post-apocalyptiques, dissimulent en effet un secret : celui de la lecture, devenue taboue et sous le contrôle d'une caste cruelle, celle des Bibliothécaires. Cela suffit à en faire des parias et même des cibles, à capturer ou à vendre au plus offrant.
La chose est connue de mes visiteurs habituels, je n'aime pas le post-ap'. Le côté poétique de cette nouvelle aurait pu me déplaire à l'infini - on n'esthétise pas le monde d'après - mais le retournement final, distillant tout ce qu'il faut d'espoir après l'horreur, montre que son auteure a compris que décrire une société d'après la fin ne saurait se résumer à la cruauté : il faut aussi en évoquer les perspectives, toujours existantes, quelle que soit la nature de l'effondrement. La Piste des larmes est l'histoire réelle d'une déportation liée à l'application de traités iniques : La Piste des oiseaux, véritable chemin de vie à tracer en réaction à des lois cruelles, en constitue somme toute un très beau contrepoint...
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