Bumblebot - Marie Vibbert
J'ai déjà lu Marie Vibbert dans Analog par le passé. Le présent texte - son titre pouvant être traduit par Robourdon si l'on tient à garder l'idée du mot-valise - paraît dans le numéro de Septembre/Octobre 2022 de cette revue.
Résumé :
Nelly participe à un jardin partagé, dans un quartier un peu déshérité de sa ville. Par malheur, la ruche dont dépend la pollinisation des plants de tomates semble peu coopérative : le travail d'étudiants en robotique - qui proposent d'aider les abeilles avec un robot miniature - pourra-t-il faire la différence pour Nelly, pour le jardin... et pour le quartier tout entier ?
Marie Vibbert semble s'intéresser de près aux questions liées à la robotique et à l'intelligence artificielle, s'il est possible d'en juger d'après ses précédentes nouvelles passées par ici. Force est de constater que si - comme on s'en doutait depuis son titre - ce texte aborde à nouveau ces thèmes-là, il le fait avec une efficacité bien moindre et sans même convaincre.
Dans le futur assez proche qui semble être celui où l'auteure choisit de positionner son intrigue, le monde va moins bien encore qu'à présent. La gestion du jardin partagé peut s'apparenter à un combat d'arrière-garde, où il ne s'agit plus de gagner la guerre ni même la bataille mais plutôt de sauver ce qui peut encore l'être malgré la défaite. Nelly est sollicitée de toute part : son projet personnel est accaparant mais sa famille ne l'est pas moins - et le projet des étudiants qui désirent l'aider vient comme un cheveu sur la soupe, au fond. Il semble alors tentant de céder à la facilité : celle qui consiste à dire "à quoi bon" ?
Tout pourtant converge vers la solution lumineuse : il est possible de tout faire, en faisant confiance aux autres et en se rappelant que même un petit pas dans le bon sens améliore la situation de tout le monde. Le robot-abeille des étudiants, plus qu'un argument dans cette nouvelle, tient du symbole : en réalité le petit geste fait par ses concepteurs va décider Nelly à en faire un elle-même, puis l'amener à prendre conscience que d'autres sont prêts à en faire pour elle. A quoi bon dire "à quoi bon" puisque les autres eux-mêmes ne le veulent pas ? Malgré sa conclusion positive, ce texte va décevoir : d'abord parce qu'il ne va pas plus loin que son ode au volontarisme... et ensuite parce que la SF s'y trouve réduite au rang de simple décor. Il était possible d'espérer mieux...
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